Un(e) ami(e) qui jette son mégot par terre, un collègue qui ne trie pas ses déchets... on le constate toujours en 2020. Et pourtant, on était sûrs de constater une véritable prise de conscience ! Le Do It Yourself, le BIO, les marches pour le climat, tout ça ne compte pas ? Et si cette impression que les “choses bougent” m’était propre ? Comment convaincre les autres qu’il est temps de changer de comportement ? Up to Tri s’est penché sur la psychologie environnementale pour tenter de trouver quelques explications & solutions à l’inertie comportementale.
1- Les biais cognitifs … On ne naît pas éco-citoyens, on le devient !
Qu’est-ce que c’est ? C’est simple, prenons un exemple : vous venez d’acheter un vélo électrique et, depuis ce jour, vous avez l'étrange impression qu’il y en a partout. Et bien c’est cela un biais cognitif, qu’on nomme aussi parfois le biais de confirmation. Cette tendance naturelle qu’a notre cerveau à ne retenir que les informations qui vont dans le sens de ce que l’on voit ou qu’on croit déjà. Si vous pensez que tout le monde se préoccupe de l’environnement, c’est certainement parce que dans votre entourage ou sur les réseaux sociaux, tout porte à le croire (les algorithmes, champions du monde de biais cognitifs). Or, ce n’est malheureusement pas le cas ! Alors, relativisons, le changement de comportement est progressif, les pensées de chacun évoluent incrémentalement en fonction de notre environnement.
2- Les facteurs psychologiques… Faites le test !
En sociologie, le comportement éco-citoyens s'expliquerait en partie par des facteurs psychologiques. Si vous êtes de nature sensible à la pression sociale et altruiste, il y a plus de chance pour que vous adaptiez votre comportement. A l’inverse, l’égoïsme, le replis sur soi ou la paresse ne favoriserait pas l’adoption de pratiques éco-citoyennes. De fait, certains seront influencées par les pratiques de tri de leurs voisins et recycleront leurs déchets pour se conformer au groupe, tandis que d’autres y seront indifférents. En bref, le changement de comportement ne peut s’opérer simultanément dans toute la population.
3- Un discours environnemental obsolète… Besoin d’un nouveau souffle !
Pouvons-nous lutter contre ces biais cognitifs et psychologiques ? Oui, en commençant par réinventer le discours environnemental et créer une vision positive de l’écologie. Les images d’ours blancs naufragés sur la banquise ont fait leur temps. Les visuels montrant des solutions suscitent plus d’intérêt et d’envie d’agir. La preuve avec le succès du documentaire “Demain”. Déculpabilisons-nous et tout ira mieux. Provoquer le changement en donnant envie. De plus, le sentiment de contrôle sur les choses est essentiel. Les personnes les plus susceptibles de changer leur comportement sont celles qui sont informées, qui savent comment agir, qui croient en leurs actions. Si vous pensez pouvoir agir, vous ne devriez pas hésiter. Or, qui peut aller sauver cet ours naufragé ? Pas nous directement. Qui peut réduire la pollution sur le périphérique tous les matins ? Nous, peut-être en prenant le vélo ou les transports en commun.
4- Se fixer de nouveaux objectifs… Pas trop ambitieux !
Avez-vous déjà fait ce petit calcul rapide ? Le rapport (contraintes)/(bénéfices), celui dans lequel on inclut la pénibilité de l’effort, le coût et le temps nécessaire pour opérer un changement. Et souvent, les habitudes ont raison de nos convictions. Pour rompre avec cette logique, il est important de se fixer des objectifs à notre portée. Défis zéro déchet, challenge avec ses voisins, concours gagnant, il existe de nombreuses initiatives. La récompense incitative, par exemple est relativement efficace ! Saviez-vous par exemple qu’en diminuant votre chauffage de 1°C en hiver, vous économisez 7% sur votre facture d’énergie ! La tarification incitative vous encourage à trier davantage et également à limiter la production de déchets, en achetant par exemple moins d'emballage ou en compostant pour faire quelques économies.
5- Des dispositifs adaptés... Pour nous inciter !
Accompagner le changement de comportement, c’est important (et c’est notre métier chez Up to Tri). Stratégies de communication, aménagement de dispositifs... plus nous nous faciliterons la tâche, plus l’effort sera moindre et les résultats importants. Au-delà de fournir de l’information, il s’agit de mettre au point des techniques efficaces telles que l'éco-conception ou le nudge. Issu de l’économie comportementale signifiant « coup de pouce » en anglais, le nudge incite les personnes à adopter un comportement spécifique en proposant une alternative comportementale sans les contraindre. Employé pour servir l’environnement, on parle alors de « Green Nudge ». Connaissez-vous, par exemple, les cleans up running ? Il s’agit de courir tout en collectant les déchets au passage, pour allier le sport à l’utile. Motivés ? Alors, à vos baskets !
Pour conclure, changer de comportement c’est possible ! La recette ? Un peu de patience, beaucoup d’énergie et une grande dose de créativité. Chez Up to Tri, nous vous accompagnons dans la mise en place du geste de tri. Loin d'être ancré dans les comportements des français, il est pourtant un geste essentiel pour la préservation de la planète. Pour en savoir plus, consultez notre article "Le tri ça sert à rien": luttez contre les idées reçues sur le tri.
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